Sylvain Landreau, Responsable Multigestion chez Portzamparc Gestion fait un focus sur les mandats et répond à 3 questions :
1) Quel regard portez-vous sur ce 1er semestre 2020 et comment vos mandats se sont-ils comportés ? – 00:08
Pour rappel au début de l’année le consensus des économistes prévoyait une croissance légèrement supérieure à 3% au niveau mondial, c’est-à-dire une dynamique qui se poursuivait par rapport à celle de 2019.
Une nouvelle fois le marché a été confronté à l’imprévisible avec la crise sanitaire. Nous avons observé une baisse conséquente sur les marchés sur les 15 premiers jours sans distinction de secteurs ou de classe d’actifs.
Dans un deuxième temps nous avons observé une distinction majeure puisque cette crise sanitaire, cette pandémie, a été un extraordinaire accélérateur pour la 4ème révolution industrielle.
On l’image aujourd’hui dans les médias avec la lettre K. La barre ascendante du K représente la reprise, la dynamique de croissance des nouvelles sociétés, des nouveaux secteurs comme le digital. La barre descendante représente l’ancienne économie, ou l’on voit à travers des entreprises, des secteurs comme l’aéronautique que c’est beaucoup plus compliqué.
Dans ce contexte nos mandats ont plutôt bien résisté. Nous terminons le 1er semestre dans le premier décile de nos comparables. Nous avons 3 profils de risque : modéré, équilibré et dynamique. Au 30 juin le profil modéré termine en baisse de 3%, l’équilibré à moins 2% et le dynamique entre -1% et +
2) Quelles ont été les principales sources de ces bonnes performances ? – 02:00
Il y en a 3.
La première c’est d’avoir mené dans cette période difficile des analyses complètes de la totalité de nos stratégies et des fonds sur lesquels nous étions investis. Suite à cette analyse nous avons conservé la plupart de nos positions. Nos portefeuilles étaient en effet déjà positionnés vers l’avenir avec des fonds investis sur les nouveaux services évoqués précédemment : le digital ou le télé-travail par exemple. Ces fonds ont été les plus grands contributeurs à la performance dans ce fameux rebond après les 15 jours de dislocation de marché.
Le 2ème contributeur a été d’arbitrer une partie du portefeuille vers les actions chinoises on-shore. Ce pays est entré dans la crise le premier et en est sorti le plus rapidement. Nous avons pu bénéficier au mois de mars/ avril d’un retour de ces valeurs. Nous cherchions des entreprises en capacité de croitre dans cet environnement et les entreprises chinoises on-shore n’ont pas besoin de la dynamique internationale de croissance pour croitre. Leur propre marché leur suffit et cela a fonctionné.
Le 3ème élément se situe sur la partie obligataire. Grace au soutien de la BCE et de la suppression des dividendes des banques, notre position sur les obligations financières était moins exposée à un risque de défaut. Avec un rendement lors de la crise proche de 10% nous avons renforcé cette position qui nous semblait plus sécurisée qu’avant avec en plus un rendement plus important.
3) Des fonds coups de cœur actuellement ? – 04:02
Je ne vais pas être original et je vais reprendre ce que j’ai évoqué sur les deux premières questions à savoir les fonds qui vont chercher de la croissance.
Je peux évoquer les fonds de chez Morgan Stanley gérés par l’équipe de Dennis Lynch, Counterpoint. Il s’agit d’une équipe de 15 gérants/ analystes chercheurs. Leur but est d’identifier les sociétés de demain capables de générer de la croissance de façon séculaire et d’arriver à de la forte croissance de aujourd’hui à dans 5
Les portefeuilles sont concentrés avec 35/40 positions maximum.
Ils disposent d’indices de référence mais n’hésites pas à se mettre à part avec un taux d’active share de l’ordre de 90%.
Pour terminer je peux vous citer une des premières lignes des portefeuilles avec Shopify. Shopify distribue des services de e-commerces qui en période de confinement ont été fortement demandés par les clients. Ils ont donc réalisé une forte croissance qui a permis au cours de bourse de se valoriser de façon conséquente.