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Vision globale du fonds
Portzamparc Entrepreneurs ISR est un fonds de petites et moyennes valeurs françaises. La capitalisation moyenne est de 6.7 milliards et la capitalisation moyenne pondérée est de 7.6 milliards.
Notre philosophie et notre processus d’investissement sont fondés sur l’analyse des fondamentaux des sociétés et de leur valorisation, c’est-à-dire une approche bottom-up. A cela s’ajoute la prise en compte de données ESG dans la sélection de valeurs. Pour rappel, le fonds est un fonds ISR au sens de la catégorie 1 de l’ AMF et de l’article 8 au sens de la réglementation SFDR. Il a obtenu également le label ISR en 2020.
La gestion se veut être une gestion de conviction avec un portefeuille concentré autour de 38 valeurs.
Les dix premières valeurs représentent 40% des encours du fonds. La part des entreprises européennes hors France est de 18.6% (au 22/09/21) répartie sur neuf valeurs.
Le taux d’investissement a atteint 95%. Le fonds a entamé l’année avec une prépondérance de valeurs défensives à plus de 80%. En effet en début d’année, la visibilité était faible. La production de vaccin n’a pas été à la hauteur des attentes et des confinements ont eu lieu un peu partout en Europe comme au mois d’avril en France. Progressivement, les pays les plus avancés sur la vaccination ont démontré au reste du monde leur efficacité contre les formes graves du Covid et fait baisser le nombre d’hospitalisations ce qui a donné une perspective favorable aux autres Etats.
A fin septembre, le fonds est exposé de façon équilibré entre valeurs à forte visibilité et valeurs cycliques, à respectivement 50% et 45%.
Une rentrée boursière plus morose
Les marchés ont continué d’être porteurs cette année après une année 2020 dans le vert. En effet, les marchés actions ont enchainé 7 mois sur 9 de hausse, portés par la résorption de la crise sanitaire et les différents plans de soutien économiques et monétaires. La période estivale, d’habitude volatile, a cette fois ci été calme mais s’est conclue par un mois de septembre plus volatil et en baisse.
Les raisons de cette situation sont doubles :
- Des doutes qui progressent sur la croissance économique des prochains trimestres. En effet, depuis le début de l’année la croissance a fortement profité de l’effet des levées des restrictions sanitaires. Cependant, les investisseurs craignent un tassement de la croissance future une fois cet effet dépassé.
- En même temps, les banques centrales devenant plus sereines sur la santé de l’économie et vigilantes au sujet de l’inflation, cherchent à retirer progressivement leur soutien.
Par conséquent, les taux souverains se sont inscrits en hausse entrainant une baisse des marchés actions qui a touché essentiellement les sociétés endettées et fortement valorisées.
Des performances pénalisées par le retour en grâce des cycliques
La performance 2021 s’établit à 3.74% au 30 septembre, versus son indice de référence le CAC Mid & Small en progression de +14.72%.
Plusieurs causes à cet écart conséquent :
- La forte rotation sectorielle a porté les valeurs cycliques et risquées sur lesquels nous n’étions pas présents. Pour exemple, Eramet, qui est une valeur minière très endettée et déficitaire que nous avions écarté de nos choix d’investissement. Cette dernière a progressé de plus de 50% depuis le début de l’année.
- Des positions dans l’indice mais non présentes dans le fonds qui ont fait l’objet d’offre publique (Attribution de performance – 1.5%) comme Natixis (-1%), Iliad (-0.3%) et Akka Technologies (-0.2%). Ces valeurs n’ont pas répondu à nos critères d’investissement. Natixis souffre de plusieurs problèmes opérationnels et sous performe son secteur. L’OPA de BPCE est justement arrivée pour restructurer la société en grande difficulté. Quant à Iliad nous trouvons le dossier cher et le secteur des télécoms nous semble manquer d’attrait face à la baisse des prix et l’ampleur des investissements à entreprendre. Enfin, Akka Technologies est un profil très endetté et l’OPA vient répondre à ses difficultés de financement.
- Des choix d’investissements écartés à cause d’un profil ESG en deçà de nos exigences et qui pour autant ont bien performé comme par exemple Bolloré qui coûte à elle seule 1.5% de performance versus l’indice de référence.
Focus sur les bons élèves :
- L’un des meilleurs contributeurs à la performance depuis le début de l’année est Sartorius Stedim Biotech. Cette valeur est présente dans le fonds depuis sa création en aout 2016 et figure à nouveau dans les meilleures performances. Elle fait figure d’exception dans un contexte peu porteur pour le secteur de la santé en 2021. Le positionnement unique de la société sur les équipements de santé lui permet de bénéficier des investissements conséquents effectués dans les usines et laboratoires pour faire face aux différents défis sanitaires (Covid, cancer, etc.).
- Parmi les meilleurs contributeurs figurent également ASMi et Soitec dans le domaine des semi-conducteurs. La demande est telle que les entreprises n’arrivent pas à y répondre. Elles sont contraintes de prioriser la clientèle à servir à court et moyen terme ce qui est de nature à améliorer la rentabilité.
- Nous retrouvons aussi Teleperformance. Egalement présente dans le fonds depuis son origine, elle opère dans l’externalisation de services clients dans différents domaines. Le covid a été un fort accélérateur dans la digitalisation de la société mais également dans la conquête de nouveaux clients qui trouvent plus d’intérêt à l’externalisation depuis la crise sanitaire.
A l’inverse certaines valeurs ont pesé sur la performance du fonds :
- Parmi ces valeurs, on trouve les énergies vertes représentée par les sociétés Neoen et Solaria. Ce secteur a été moins porteur d’une part à cause de son côté défensif et d’autre part suite à la crainte de hausse des coûts de financement. Ces deux valeurs ont été soldées. Ce secteur n’est plus présent dans le fonds.
- L’autre détracteur a été le secteur des jeux vidéo dans lequel nous étions investis dans Nacon (-0.6%) et Ubisoft (-0.4%). L’année 2020 avec les confinements successifs a été une aubaine pour le secteur. Il souffre néanmoins cette année d’un calendrier de jeux retardé par les confinements en plus des pénuries de composants qui impactent les ventes de console de jeux. Ce secteur n’est plus présent dans le fonds.
- Enfin, le titre Solutions 30 a pesé -0.7% sur les performances. La société nous a surpris en annonçant que ses comptes 2020 ne seront pas certifiés par le cabinet Ernst & Young qui a fait valoir son incapacité à accéder à certaines informations. La position a été soldée en attendant d’avoir plus d’éléments sur la certification des comptes.
2021 : les meilleurs contributeur
Valeurs | Contributions | Performances (en%) |
ASM INTERNATIONAL (semi-conduteurs) | 1,95 | 89,55 |
SARTORIUS STEDIM BIOTECH (industrie biopharmaceutique) | 1,94 | 66,42 |
APERAM (acier) | 1,16 | 44,47 |
TELEPERFORMANCE (relation clients à distance) | 0,89 | 26,28 |
S.O.I.T.E.C. (semi-conducteurs) | 0,64 | 17,95 |
Source : Bloomberg, 30/09/21
2021 : Les détracteurs
Valeurs | Contributions | Performances (en%) |
NEOEN (énergie renouvelables) | -0.96 | -32,05 |
SOLARIA (énergie renouvelables) | -0.69 | -23,52 |
SOLUTIONS 30 (services informatiques) | -0.71 | -55,99 |
NACON (jeux vidéo) | -0.60 | -37,64 |
UBISOFT ENTERTAINMENT (jeux vidéo) | -0.40 | -16,77 |
Source : Bloomberg, 30/09/21
Comprendre nos derniers actes de gestion depuis l’été
Achats/Renforcements
- Alten (initiation) : Le leader français dans le secteur de la R&D externalisée a bénéficié de la forte reprise des commandes de projets de la part d’acteurs du secteur aéronautique entre autres. De même l’acquisition de son conçurent Akka technologies par Adecco montre l’appétit des investisseurs pour ce secteur.
- Ipsos (initiation) : La publication de résultats en forte croissance nous a conforté sur les perspectives du groupe. Le deuxième facteur a été la séparation du poste de président et de directeur général qui est de nature à améliorer la gouvernance.
- Virbac : Nous sommes revenus sur Virbac attirés par le rebond observé sur le marché de la santé animale. A cela s’ajoute les perspectives favorables liées au pipeline fourni de lancement de produits cette année. En outre, un bilan assaini offre la possibilité de saisir les opportunités de croissance externes.
- Steico (initiation) : C’est l’une des rares sociétés qui permettent de s’exposer directement au marché de l’isolation des bâtiments. Soutenu par la réglementation mais également par les aides publiques, ce marché offre une forte visibilité mais est surtout un des principaux leviers pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre en Union Européenne.
Ventes/Allègements
- ADP (ex Aéroports de Paris) : Après une performance en ligne nous préférons prendre nos bénéfices et sortir le dossier pour le réallouer sur d’autres cas d’investissement. La saison estivale a été globalement décevante pour le tourisme international malgré la levée des restrictions. Des incertitudes sur les politiques sanitaires et la résurgence de variants a découragé les touristes internationaux.
- Sodexo : cet acteur de la restauration, secteur à faible marge, devrait selon nous souffrir de l’inflation observée sur les matières premières et de l’augmentation des salaires à cause d’une capacité a augmenter les prix limitée. Nous avons préférer solder intégralement notre position.
- Faurecia et Plastic Omnium : par prudence nous avons soldé notre exposition au secteur automobile, dans lequel nous étions présents via les équipementiers Faurecia et Plastic Omnium. En effet, malgré une forte demande, le secteur est fortement impacté par la pénurie des semi-conducteurs.
Notre leitmotiv : croissance structurelle & visibilité
Le fonds cherche à s’exposer aux thématiques qui bénéficient de tendances de croissance structurelles et qui apportent une forte visibilité. Cette année nous avons privilégié les thématiques suivantes :
- L’industriede pointe (35% du fonds) dans laquelle nous retrouvons des sous-secteurs qui profitent de la réouverture de l’économie.
Øconstruction/grands projets d’infrastructures (Rexel, Nexans)
Ømétaux industriels (Derichebourg, Jacquet Métal) : le secteur bénéficie de la hausse conjuguée des volumes et des prix.
- Secteur de la digitalisation (14.6%) :
Øsemi-conducteurs (Soitec, ASMi)
Øconseil en technologie (Sopra Steria et Alten) : ces sociétés bien positionnées pour accompagner les entreprises dans leur transformation digitale.
- La santé(8%) : secteur défensif et moins porteur cette année. Raison pour laquelle nous y sommes moins pondérés actuellement qu’en 2020. Cependant nous y avons identifié des profils de fortes croissances à savoir Sartorius Stedim dans les équipements médicaux et Virbac dans la santé animale.
- Consommation discrétionnaire (13.4% : nous sommes surpondérés). Elle bénéficie de la levée des restrictions sanitaires mais également de l’appétit des consommateurs pour consommer leur épargne après plusieurs mois de restriction. Nous citerons par exemple : Maisons du Monde dans l’ameublement, TF1 dans les médias, HelloFresh dans l’alimentation et Somfy dans les équipements robotisés pour maison.
Vigilance sur les facteurs de risques en attendant les publications du T3
La crise sanitaire n’est plus le thème prédominant des marchés. Il émerge aujourd’hui des nouveaux défis pour les investisseurs à savoir la forte inflation des matières premières et des intrants, quand ceux-ci ne sont pas en pénurie. Les confinements ont fortement perturbé les chaines de production qui ont du mal à répondre au retour de la demande. A cela s’ajoute la hausse des prix de l’énergie et la hausse des taux. Un ensemble de risque dont nous tenons compte dans nos choix d’investissement en amont des publications des résultats du troisième trimestre qui commenceront au mois d’Octobre.
L’équipe commerciale & la gestion sont disponibles pour répondre à toutes vos questions.
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures et ne sont pas un indicateur fiable des performances dans le temps.
Propos recueillis le 14/10/2021