Benjamin Glussot fait le point sur nos mandats dans le cadre de la gestion pilotée proposée au sein des contrats Generali.
Retranscription audio
Les performances :
Dans la lignée de la seconde partie d’année 2023, les performances des différents profils de gestion sont encourageantes
- 8,79% sur le profil dynamique dont l’exposition actions est de 87% (neutralité à 75%)
- 4,93% sur le profil équilibré qui a une exposition actions de 48% (neutralité à 40%)
- 2,54% sur le profil prudent exposé à hauteur de 21% aux actions (neutralité à 15%)
Décryptage des performances
La fin d’année 2023 avait été marquée par une forte détente des rendements obligataires (plus de 100 bps à partir de la fin octobre 2023) en raison d’une inflexion résolument accommodante du discours des principales banques centrales. Le marché est allé jusqu’à pricer 6 baisses de taux sur l’ensemble de l’année 2024 dont la 1ère devait intervenir dès le mois de mars ce qui a grandement expliqué la forte performance des marchés d’actions sur la fin d’année 2023.
Ce 1er trimestre a donc été une phase de normalisation et de retour à la réalité pour les actifs obligataires sous l’effet d’un maintien des taux de la part de la FED et de la BCE. Le discours demeure positif et M. Powell a confirmé qu’il n’était pas nécessaire d’attendre le retour d’un taux d’inflation à 2% pour agir. Cependant, lui comme Mme Lagarde ne sont pas suffisamment confiants quant à l’atteinte de l’objectif et privilégient l’attentisme afin d’observer l’évolution des principaux indicateurs économiques.
Par ailleurs, si la tendance désinflationniste demeure, le rythme a
quelque peu ralenti ces derniers mois. Plusieurs explications peuvent être
avancées :
- Des bases de comparaison moins favorables
- Un climat géo- politique qui demeure tendu notamment au Moyen- Orient et qui engendre un rebond du pétrole (+15% au 1er trimestre pour le WTI)
- La bonne tenue de l’économie américaine qui affiche un taux de croissance de plus de 3% au T4- 2023 et un taux de chômage toujours aussi faible.
En Europe, la dynamique est nettement moins positive en raison de la faiblesse de l’Allemagne (en récession au T4) et de la France (croissance quasi nulle sur cette période). Cependant, les indicateurs avancés ne se détériorent plus et un point d’inflexion a peut-être été atteint.
Enfin, en Chine, les PMI du mois de mars ont surpris positivement et le gouvernement a fixé l’objectif de croissance à 5%.
Ces éléments très légèrement positifs ont également contribué au rebond de la plupart des matières 1ères (Or : 7,5%, Cuivre : +10% depuis les points bas de la mi- février)
Dans cet environnement, légèrement plus défavorable à la désinflation, les rendements obligataires se sont tendus (+ 33 bps pour le 10 ans américain et 36 bps pour le Bund Allemand) ce qui explique la sous performance des actifs obligataires en recul de 1% en moyenne pour les emprunts souverains.
Analyse des supports sélectionnés
- Sur la partie Action
Nos profils ont ainsi largement bénéficié de la surperformance des valeurs technologiques qui avaient été renforcées l’été dernier. Ainsi, le fonds Franklin Templeton US Opportunities surperforme les indices américains en progressant de 12,9%. Ce fonds est très largement surpondéré sur la thématique Intelligence Artificielle (Meta, Microsoft et Nvidia représentent 17,8% de l’actif à fin mars)
Sur la partie européenne, le fonds BGF Euro Markets a pleinement bénéficié de son positionnement plus équilibré. En effet, en complément de la forte contribution du secteur technologique qui représente plus de 20% de l’actif, le fonds a également capté la surperformance générée par les valeurs financières. Le secteur bénéficie à la fois de l’environnement de taux élevés et d’un coût du risque toujours faible.
En revanche, notre exposition aux petites capitalisations européennes continue de souffrir face aux grosses capitalisations puisqu’elle ne progresse que de 0,15% sur la période. Nous constatons toujours une forte décote de valorisation comme en témoignent les fortes primes d’OPA offertes pour Encavis ou Believe. Les perspectives de baisse de taux et les premiers signes de redressement des PMI en Europe nous incitent à maintenir notre positionnement contrariant sur cette classe d’actif.
- Sur la partie obligataire et gestion alternative
On retiendra une nouvelle fois la bonne performance du Fonds Lazard Capital Fi (+2,48%) qui bénéficie de la bonne orientation des valeurs bancaires et d’un coût du risque qui se maintient à des niveaux faibles. Le fonds de gestion flexible EDR Bond Allocation remplit pleinement son rôle en privilégiant les durations plus longues lui permettant ainsi de surperformer le marché obligataire global. Pour sa part, le fonds DNCA Invest Alpha Bonds contribue à la performance de la poche obligataire notamment grâce à ses positions vendeuses sur les taux tout en maintenant un niveau de risque réduit comme en témoigne la volatilité ex-ante inférieure à 3%.
En revanche, notre exposition aux obligations convertibles à travers le fonds Lazard Global convertibles s’est avérée décevante puisqu’il affiche une baisse de 1.26% sur le trimestre.
- Perspectives T2
A l’heure actuelle, le positionnement des intervenants privilégie la poursuite d’un scénario optimiste dans lequel l’inflation ralentit progressivement permettant ainsi aux banques centrales d’adopter une politique monétaire plus accommodante avant même que l’économie ne se dégrade. Par ailleurs, l’adoption progressive de l’intelligence artificielle devrait favoriser les gains de productivité et être un support important à la croissance des bénéfices. A ce stade, il nous semble que la valorisation des marchés actions reflète pleinement ce scénario très favorable. Dans le même temps, les investisseurs estiment que les risques sont relativement limités comme en témoigne les faibles primes de risques ou l’écrasement des spreads de crédit.
La configuration de marché actuelle nous paraît particulière en raison d’une performance tirée par un faible nombre de contributeurs (principalement les poids lourds des indices que ce soit en Europe ou aux Etats- Unis) et une dynamique alimentée par le seul momentum acheteur. Dans ce contexte, nous ne souhaitons pas adopter un positionnement contrariant, notamment en l’absence de catalyseurs réels pour envisager une inversion de la tendance.
Cependant, les niveaux de valorisation et la faiblesse des primes de
risques nous dissuadent d’augmenter le niveau de risque dans les portefeuilles.
Nous estimons que les prochaines publications macro-économiques sont
susceptibles de mettre en évidence un ralentissement de la désinflation et par
conséquent de faire douter le marché quant au scénario idéal privilégié
actuellement. Par ailleurs, l’approche de la campagne pour l’élection présidentielle
aux Etats- Unis va progressivement occuper l’actualité des marchés. Ces
différents éléments ne sont pas de nature à changer le scénario moyen- terme
sur les marchés financiers mais probablement des vecteurs favorables à un
retour de la volatilité. Si tel devait être le cas, nous profiterions de cette
opportunité pour favoriser une allocation encore plus favorable aux actifs
risqués.
Je vous remercie de votre attention et vous donne rendez à la fin du 1er semestre. L’équipe commerciale et de la gestion se tiennent à votre disposition pour vous apporter les compléments d’informations que vous jugerez nécessaires.
#Investissement #MarchésFinanciers #Analyse2024 #AssetManagement
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures et ne sont pas un indicateur fiable des performances dans le temps. *Source Portzamparc Gestion – Données au 08/04/2024- Propos recueillis le 08/04/2024